Chiffres clés de l’Artisanat de Production d’Art et Utilitaire1
*[1] Chiffres relatifs à l’année 2018, estimés en 2019.
l’Artisanat de Production d’Art et Utilitaire est segmenté en :
- Artisanat de Production d’Art : Est considéré artisanat de production d’art, toute activité qui tend à la fabrication de produits ou la transformation de matières premières en produits finis ou semi-finis, et qui se distinguent par leur caractère artistique, créatif et patrimonial original, à des fins décoratives ou esthétique.
- Artisanat de Production Utilitaire : Est considéré artisanat de production utilitaire, toute activité qui tend à la fabrication de produits ou la transformation de matières premières en produits finis ou semi-finis, à des fins utilitaires en profitant de son usage.
Définition selon la Loi 50.17
Indicateurs globaux de l’Artisanat de Production d’Art et Utilitaire (APAU)
Le secteur de l’Artisanat de Production d’Art et Utilitaire a totalisé en 2018, un chiffre d’affaires de l’ordre de 76,4 Milliards de DH et un nombre d’emplois de 1138977 artisans.
Chiffre d’affaires (Milliards de DH) | Emploi | Valeur ajoutée (Milliards de DH) | % VA/CA | |
APAU | 76,4 | 1 138 977 | 38,3 | 50% |
APA | 29,5 | 425 147 | 14,5 | 49% |
APU | 46,9 | 713 831 | 23,8 | 51% |
Chiffre d’affaire par acteur
Les monos artisans réalisent une part de 94% du chiffre d’affaires du secteur de l’APAU. Ceux du milieu urbain sont ceux qui contribuent le plus à l’activité (une part de 82%).
Quant aux entreprises, elles ne contribuent qu’à hauteur de 6% au chiffre d’affaires, mais elles continuent à jouer un rôle important dans la dynamisation et la modernisation du secteur grâce, notamment, à leur mode de gestion et de production.
Chiffre d’affaires par sous-secteur
La distribution Artisanat de Production d’Art (APA) et Artisanat de Production Utilitaire (APU) dénote d’une prédominance des biens utilitaires. 61% du chiffre d’affaires du secteur de l’APAU est réalisé par l’APU, soit un volume d’activité de l’ordre de 46,9 Milliards de DH. En contrepartie, l’APA a réalisé un chiffre d’affaires de 29,5 Milliards de DH, ce qui représente une part de 39% du chiffre d’affaires global.
Chiffre d’affaires par milieu
88% du CA global de l’APAU est réalisé par les artisans urbains alors que les artisans ruraux n’y participent qu’à hauteur de 12%. En 2018, l’artisanat urbain a ainsi totalisé un CA de 67,3 Milliards de DH, contre 9,1 Milliards de DH réalisé par l’artisanat rural.
Chiffre d’affaires par marché
En 2018, la part du marché interne dans le chiffre d’affaires a augmenté pour atteindre 88% (contre 78% en 2017). Cet épanouissement continu maintient ainsi le marché intérieur comme principal client de l’artisanat marocain.
Valeur ajoutée de l’APAU
La valeur ajoutée du secteur de l’APAU a été de 38.3 Milliards de DH en 2018, représentant ainsi un ratio de 50% du CA.
Emploi de l’APAU
Emploi par sous-secteur
En 2018, l’emploi en Artisanat de Production d’Art et Utilitaire a atteint près de 1 138 980 artisans. 63% de ces effectifs relèvent de l’Artisanat de Production Utilitaire, soit plus de 713 830 artisans, alors que près de 425 150 personnes travaillent dans l’Artisanat à de Production d’Art, représentant ainsi 37% de l’effectif total des artisans.
Emploi par milieu
Le milieu rural emploie environ le 1/3 des artisans de l’Artisanat de Production d’Art et Utilitaire : 30%, contre 70% des effectifs d’artisans travaillant en milieu urbain.
Exportations des produits de l’artisanat2
[2] Les derniers chiffres annuels disponibles sur les exportations sont ceux de 2021
Suite à une année 2020 marquée par une sensible inflexion (-25%), et un coup d’arrêt lié à la crise sanitaire et économique du COVID 19, le chiffre d’affaires à l’export des produits d’artisanat est reparti à la hausse en 2021, enregistrant une valeur dépassant les 893 millions de DH, soit un taux d’accroissement de 50% par rapport à l’année précédente.
Comparées à l’avant-pandémie (2019), les exportations d’artisanat ont dénoté d’un bon niveau de progression, à travers un taux d’accroissement à deux chiffres, soit 13%.

En termes de produits exportés
Durant l’année 2021, la quasi-totalité des produits ont fait preuve de bonnes prouesses à l’export, voire excellentes pour la majorité d’entre eux.
Les produits de dinanderie ont connu une très forte demande à l’étranger. Cette demande s’est en effet amplifiée 5 fois plus qu’en 2020, classant cette famille de produits au premier rang en termes d’évolution. Des croissances remarquables ont également été marquées par les produits de fer forgé, de vannerie et de poterie et pierre, qui ont vu leurs exportations augmenter respectivement de 95%, 91% et 74%.
Un regain de croissance a également été au rendez-vous pour le tapis, qui affiche une progression de 67% en glissement annuel, après deux années consécutives de régression. Les articles chaussants se classent juste après, avec un taux de croissance de 62%, suivis des articles en bois, en progression de 51% par rapport à 2020.
D’autres familles de produits ont enregistré des croissances plus modestes, telles que la maroquinerie (17%), la bijouterie (6%) ou encore les couvertures (1%).
En termes de parts dans le chiffre d’affaires à l’export, trois familles de produits pèsent plus de la moitié à elles seules (56%). Il s’agit de la poterie et pierre, du tapis et de la vannerie (29%, 14%, 12% respectivement).
En termes de destinations
L’Australie s’est démarquée en 2021 parmi les marchés demandeurs des produits artisanaux marocains, à travers un accroissement de 115% en comparaison avec 2020. Le marché africain a également fait l’objet d’une croissance marquée, en enregistrant un taux de croissance de 68%, à travers notamment, le Sénégal qui détient la moitié (51%) des exportations vers l’Afrique, le Nigeria (19%) et l’Afrique du Sud (15%). C’est le cas aussi du marché nord-américain qui a réalisé un bon score en termes d’évolution (58%), dû quasi-exclusivement aux USA dont la part dans ce marché atteint 96%, contre 4% pour le Canada.
Le marché européen dont le glissement annuel a été modéré durant ces dernières années, affiche un regain d’intérêt pour les produits artisanaux marocains. L’Europe a en effet enregistré une hausse de 49%, portée essentiellement par les marchés espagnol et français qui ont évolué respectivement de 107% et 54% par rapport à 2020.
A noter également la bonne performance de la catégorie « Autres pays » qui progressent de 118%, à travers de nouvelles niches telles que la Nouvelle Zélande et la Chine.
En termes de participation au chiffre d’affaires à l’export, l’Europe maintient sa position de premier client de l’artisanat marocain avec une part de 45%, dont la France en premier lieu (16%), suivie des Etats Unis d’Amérique dont la part a été de 30%, et les pays arabes avec une part de 13%, essentiellement à travers l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Qatar (22%, 19% et 7% en parts respectives dans le marché arabe).
En termes villes d’export
Durant 2021, la ville de Nador a rattrapé la régression qu’elle a accusée durant les trois dernières années, en augmentant 11 fois son chiffre d’affaires à l’export par rapport à 2020.
D’autres villes, à petites contributions dans les exportations globales, sont également arrivées à marquer de très bonnes évolutions, à l’image d’Agadir (151%), Essaouira (88%) et Rabat (26%).
Pour ce qui est des grandes villes exportatrices, Marrakech affiche également une bonne évolution de 75%, suivie de près par Fès (73%), et Casablanca (37%).
En termes de parts dans les exportations globales, Casablanca et Marrakech continuent à constituer les locomotives à l’export de l’artisanat marocain, avec des parts respectives de 46% et 31%. Fès se positionne plus loin avec une part de 11%, de même que Tanger avec 5%.
A noter que durant cette année, une nouvelle ville exportatrice a fait son entrée. Il s’agit de Chefchaouen dont la contribution aux exportations globales est encore minime (moins de 0,1%).